dimanche 22 février 2009

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Economie
JEAN-CLAUDE TRICHET : « TOUT DOIT CHANGER »
20/02/2009
Ce ne sont pas les milliards qui assureront la reprise économique, mais la restauration de la confiance. Cela passe par des politiques mesurées et des réformes de fond et la prise de conscience qu'à l'heure de la mondialisation, faire cavalier seul est dangereux pour tous.
Face à la crise internationale, Jean-Claude Trichet, président de la banque centrale européenne, voit son institution comme « une ancre de stabilité dans un environnement où la mer est démontée ». C'est ce qu'il a déclaré vendredi 20 février devant les journalistes réunis conjointement par l'euro american press club et l'association des journalistes économistes et financier. Le carburant de la reprise, c'est la confiance, qui se restaurera d'autant plus que les institutions se conformément à ce qui est attendu d'elles.

Un chiffre suffit à donner une idée de l'importance du vent qui a soufflé sur le système financier : 600 millions d'euros. C'est le montant de l'accroissement du bilan de la BCE, soit une hausse de deux tiers. Il traduit l'effort consenti pour éviter la crise de liquidités systémique, qui a menacé les banques solvables.
Refusant de commenter tel ou tel plan de relance ou d'indiquer si le pire était ou non passé - la prudence est nécessaire à ce poste où chaque mot compte, Jean-Claude Trichet juge normal que la commission européenne s'inquiète de l'accroissement des déficits : « C'est une bonne chose. Elle devait le faire », rappelant qu'elle tient là le rôle tel qu'il a été prévu par le pacte de stabilité et de croissance approuvé par l'ensemble des pays membres. Pour la confiance, rien ne vaut, pour le président, le respect des textes.
De surcroît, le président de la BCE est méfiant vis-à-vis des mesures qui ont un effet à court terme sur la conjoncture, mais minent les possibilités à moyen terme. Gare, a-t-il prévenu en substance, aux mesures qui auraient pour effet d'augmenter la dette. Les agents économiques savent qu'ils devront rembourser sous forme d'impôts et épargnent.

Un système à reconstruire patiemment

N'allez pas croire pour autant que le président est pour le statu quo. « L'impensable est devenu possible », explique-t-il. Que faire alors ? « Tout changer », ni plus, ni moins poursuit le gouverneur. « Le système a été trop fragile. Il faut construire maintenant, patiemment, un nouveau système mondial de marchés, qui soit plus résistant aux chocs et aux fluctuations qui sont normales dans une économie de marché ».
Sur ce terrain, il se dit plutôt confiant sur les possibilités d'améliorer les mesures qui garantiront une vraie transparence. Son inquiétude vient des Etats : les politiques macro économiques sauront-elles éviter les erreurs d'hier, à commencer par les déséquilibres ?
Et de prévenir : la souveraineté des Etats n'est plus entière dans une économie globalisée, chacun doit prendre en compte l'effet de ses actions sur autrui. L'égoïsme est un vilain défaut, et une attitude dangereuse pour tous.

Christophe Bys
@ Rédaction L'Usine Nouvelle

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