dimanche 5 avril 2009

echec d obama pas de relance de la demande

Mais à la stupeur générale, la BCE est restée au contraire en deçà. Elle n'a abaissé son taux d'intérêt que de 25 points de base, pour le ramener à 1,25 %, tout en déclarant par ailleurs qu'elle n'envisageait aucune intervention sur la masse monétaire avant le mois de mai.

Une temporisation qui ne fait pas les affaires d'une Europe en mal de croissance.

Ce n'est pas parce qu'elle craint les effets inflationnistes des politiques de stimulation monétaire massives que la BCE a montré autant de réserve.

Jean-Claude Trichet, son président, a admis franchement que l'économie était "très affaiblie". Il a presque fait sourire en précisant que l'inflation était "sous contrôle" : au mois de mars, elle est tombée à 0,6 % sur l'ensemble de la zone euro. M. Trichet a aussi reconnu que la croissance de la masse monétaire "continuait de ralentir sensiblement".

La masse monétaire au sens large augmente maintenant de moins de 6 % l'an. Dans la zone euro, le crédit reste une ressource très rare. Comme l'inflation a déjà beaucoup faibli, la déflation risque de s'installer. Le problème, en contexte de déflation, c'est qu'il est impossible d'ajuster les taux d'intérêt. On a beau les abaisser au maximum, ils sont toujours trop élevés en valeur réelle.

La Réserve fédérale américaine (Fed) et laBanque d'Angleterre se sont empressées d'accroître la masse monétaire pour éviter la déflation. La BCE pense qu'à un moment ou à un autre elle devra elle aussi s'engager dans cette voie. La chose sera toutefois plus difficile à réaliser dans une zone euro composée de tant de pays différents.

Si la quantité de monnaie à créer est une décision qui relève bien de l'autorité de la BCE, la définition de ses modalités de répartition entre les pays de la zone suppose en revanche toute une série de tractations compliquées. Par ailleurs, certains membres - notamment l'Allemagne - ne sont pas près d'abandonner leur farouche réticence au principe même du recours à la planche à billets.

L'appréhension de Berlin est parfaitement compréhensible. Mais ce nouveau report de la baisse des taux d'intérêt européens laisse perplexe. Il est fort regrettable que la BCE se montre aussi indécise alors même que la croissance et l'inflation sont en chute libre : en différant sa décision, elle expose l'Europe au fléau de la déflation.

(Traduction de Christine Lahuec.)

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