samedi 28 mars 2009

aig va t il nous couler ?

AIG déstabilisé par sa filiale bancaire française

[ 27/03/09  ] 4 commentaires

AIG renferme-t-il une autre bombe prête à éclater ? Les feux des projecteurs sont de nouveau braqués sur sa filiale AIG Financial Products, à l'origine de tous les problèmes de l'assureur américain. Ou plus précisément sur sa très discrète entité française, Banque AIG, fondée en 1990 et spécialisée dans les produits financiers complexes. Le « Wall Street Journal » révélait hier que les récentes démissions des deux principaux dirigeants de l'établissement pourraient avoir de graves répercussions non seulement pour Banque AIG mais aussi pour le secteur bancaire européen.

Selon le quotidien new-yorkais, ces départs, s'ils n'étaient pas remplacés rapidement, pourraient entraîner la nomination d'un administrateur provisoire par la Commission bancaire, l'organe de contrôle auquel est soumise Banque AIG.

Une telle reprise en main entraînerait, assure le journal, une rupture des contrats de couverture passés entre la banque et ses clients, pour la plupart des institutions financières, qui porteraient sur 234 milliards de dollars. En cas de défaut, les banques européennes seraient alors contraintes de passer de très lourdes provisions.

De son côté, AIG a indiqué hier avoir écrit le 14 mars à Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor pour l'avertir que ces défections « pourraient entraîner une augmentation des risques encourus sur les produits dérivés souscrits par Banque AIG ». Parmi les bénéficiaires cités des bonus de la filiale Banque AIG figure aussi Pierre Micottis, vice-président de la filiale française.

Discussions avec les régulateurs

L'assureur américain a confirmé hier être en discussions avec les régulateurs français et britannique, mais aussi avec la Fed de New York et le Trésor à ce sujet. En attendant l'arrivée de leurs successeurs, les deux démissionnaires, Mauro Gabriele et Jim Shephard, ont accepté de rester en poste pour mettre en oeuvre une transition « ordonnée ». Ce qui incite AIG à l'optimisme quant à la « bonne tenue » de son portefeuille de produits dérivés.

Il semblerait que le scénario avancé par le « WSJ » ne soit un peu trop alarmiste. Selon nos informations, la nomination d'un administrateur provisoire par la Commission bancaire ne modifierait en rien les contrats d'une banque. La Banque de France se refusait, elle, à tout commentaire.

Par-delà la querelle technique sur les démissions, l'argument utilisé par la direction d'AIG, de manière tactique, et sans doute à tort, pour justifier les bonus et « faire peur » aux autorités américaines, révèle en tout cas au grand jour, involontairement ou non, le rôle central de la filiale française dans l'émission des CDS, au coeur de la déconfiture de l'assureur. L'affaire pose aussi la question du régulateur responsable de la supervision de cette entité.

P. G (A NEW YORK) ET L. T., Les Echos

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