dimanche 8 février 2009

plouf ou not plouf ?


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Avant même sa présentation prévue mardi, le nouveau plan américain de sauvetage des banques suscite le pessimisme des experts, qui craignent des difficultés au Congrès et une mise en oeuvre difficile, voire un échec.

Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, qui devait annoncer son plan lundi à 17h30 GMT, en a reporté la présentation à mardi. Il s'agit en pratique de mettre en forme la seconde tranche du plan Tarp (Troubled Asset Relief Program) de 700 milliards de dollars en place par son prédécesseur républicain Henry Paulson en octobre et dont environ la moitié a déjà été dépensée.

"A la base, les banques ne pourront se redresser qu'avec la reprise économique. Or, l'économie continue à se détériorer et les prix de l'immobilier résidentiel à baisser", commente Ray Soifer, consultant bancaire. "Un plan de sauvetage est nécessaire pour redresser les banques, mais ce n'est pas suffisant."

Le gouvernement de George Bush avait surtout utilisé les fonds Tarp pour injecter du capital dans les banques et les empêcher de faire faillite. L'administration Obama va recentrer l'effort public pour nettoyer les bilans des banques de leurs actifs les plus "pourris" en proposant de les assurer ou de les racheter.

Samedi, Timothy Geithner a précisé que les banques qui obtiendront de l'aide dans le cadre du nouveau plan devront aider les accédants à la propriété en renégociant les termes de leurs emprunts immobiliers.

Selon le Wall Street Journal, Timothy Geithner prévoit que l'Etat continuera à entrer au capital des banques via l'achat d'actions préférentielles, mais qu'elles seront convertibles en actions préférentielles à un horizon de sept ans, ce qui n'est pas le cas dans le schéma actuel.

L'ÉPINEUSE QUESTION DES VALORISATIONS

L'ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker a déclaré mercredi devant une commission du Sénat que plusieurs milliards de dollars supplémentaires seraient nécessaires pour venir à bout de la crise du crédit.

En outre, faire passer la seconde partie du plan Tarp au Congrès sera difficile, compte tenu de la diversité des points de vue. Ne serait-ce que sur la question de savoir s'il faut changer la règle de comptabilisation des actifs à leur valeur de marché, accusée d'avoir exacerbé la crise, plusieurs opinions divergentes se sont faites entendre.

Le président de la commission bancaire du Sénat Christopher Dodd a dit mercredi être ouvert à une modification des règles comptables, mais le lendemain, on indiquait que le Trésor et l'autorité boursière, la Securities and Exchange Commission (SEC) n'envisageaient pas de changement en la matière.

En outre, le Congrès est déjà occupé à se mettre d'accord sur un vote définitif du plan de relance économique de plus de 800 milliards de dollars, souligne Bert Ely, consultant bancaire.

En ce qui concerne une éventuelle mesure de garantie pour certains actifs desbanques - ils resteraient dans leurs bilans mais seraient circonscrits - ou de création d'une structure bancaire de défaisance, il faudra de toute façon résoudre la difficile question de leur valorisation, que ce soit pour définir le montant garanti ou pour évaluer leur prix d'achat.

L'idée est que les banques, une fois leurs actifs douteux bien isolés, attirent à nouveau des capitaux pour se refaire une santé et se remettent à prêter pour relancer la machine économique.

Quant à la renégociation des crédits immobiliers demandée par le gouvernement, lesbanques s'y sont déjà essayées. Mais cela n'a pas suffi à faire redémarrer le secteur. Un pourcentage relativement élevé de crédits modifiés finissent à nouveau par ne pas être honorés, ce qui suggèrent que les emprunteurs sont aux prises avec des problèmes qui dépassent la seule modification des termes de leur contrat.

Avec Richard Cowan, version française Danielle Rouquié

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